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    1. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 8 марта 1791 г.
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    2. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 17 апреля 1799 г.
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    3. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 20 ноября 1795 г.
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    4. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 21 сентября 1797 г.
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    5. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 26 ноября 1798 г.
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    6. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 13 июля 1793 г.
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    1. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 8 марта 1791 г.
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    Часть текста: bord du précipice, que dis-je au bord, abimé dans un gouffre d'autant plus affreux qu'il me menaçait d'une extinction du sentiment, je me trouve tout d'un coup surnageant sur l'abîme et capable encore d'approcher de l'idole commun à tous les individus du [genre] humain, du bonheur, que chacun revêt des formes, que son imagination se plaît à parer de fleurs ou entourer de poignards ou de breuvages mortels. Capable de bonheur? Oui, monsieur, je le suis. Avec d'autant moins d'ambition que, plus avide de gloire, avec une âme accoutumée à ne s'émouvoir qu' à l'approche des objets qui n'effarouchent pas le sentiment, inconnu à l'univers, avec des êtres qui me sont chers, je puis vivre content. Oui, vivre; oui, je vivrai encore, et je ne végéterai pas. Un changement si subit dans mon être, une nouvelle vie; pour ainsi dire, du bonheur, et à qui le dois-je? Uniquement à Votre Excellence. Vous vous êtes plu à accabler de bienfaits un homme dont tout le mérite n'a été que de devenir malheureux par une étourderie impardonnable à son âge. Que vous dirai-je? Quelle reconnaissance attendez-vous? S'il ne faut que vous aimer... vous adorer est encore trop peu... Une larme devant votre portrait que je reçois des mains de ma bonne amie... Sentez-la, monsieur; voilà tout ce que vous pouvez avoir de moi. La dernière lettre que j'ai eu l'honneur d'écrire à Votre Excellence, n'est...
    2. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 17 апреля 1799 г.
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    Часть текста: quelque prix que cela soit, puisque son loyer ne suffit pas pour les charges). Je n’ai pas pu obtenir les dix mille roubles, qui me reviennent après la mort de mon amie, pas même une sûreté, par dessus tout une grande famille,– ah, malgré toute la sérénité de l’âme, qu’un peu de philosophie nous peut départir; malgré le souvenir d’une vie, dont toutes les vicissitudes ne peuvent se rapporter qu’à plus ou moins d’imprudence, dont les fautes n’étaient qu’une suite d’une sensibilité exaltée, l’homme paie toujours un tribut à l’humanité faible et criblée par la douleur, et le parfait stoïcisme est une chimère, ou tout au plus un orgueil philosophique. Sans cela Empédocle ne se serait pas jeté dans l’Etna, Diogène aurait quitté son tonneau, Marc Aurèle... ne bâtirait pas un temple à Antinous, et Rousseau n’écrirait pas de musique. Ne me refusez pas ma prière; ah, monsieur, ne me faites pas rougir! Le 17 Avril 1799. C’est mon séjour de Tambow de la maladie de mon fils qui m’ont si fort mis en arrière dans mes finances. Перевод Милостивый государь. Во всех моих горестях, со всеми моими просьбами я всегда прибегал только к вам одному. Вы никогда не отказывали мне в милости; неужели вы мне откажете теперь? Неужели вам может показаться, что я клянчу милостыни! Не думаю. Если бы мне пришлось обратиться к кому другому, а не к вам, то...
    3. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 20 ноября 1795 г.
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    Часть текста: joue les maîtres dans ces contrées sauvages serait autre part le rebut de la société. On s'attaque à moi, on commence par vouloir m'humilier. Devineriez-vous la cause? On me croit riche de 40 milles; si j'étais seul, j'aurais été presque impassible. Nous espérons que le gouverneur, étant un homme de bien, voudra avoir quelques bontés pour nous. Mais un mot de la part de Votre Excellence suffirait pour nous ramener dans notre premier état. О vous, par qui nous existons, nous retirez-vous votre main protectrice? Le seul départ de mr. Pile a changé les opinions d'ici à notre égard. Cet été s'est passé chez moi presque dans l'inaction. Différentes circonstances ont effectué que je n'ai point bougé de ma place; quelques courses dans les bois avec mon fils pour cueillir des herbes ont été la seule occupation qui peut se compter pour travail. Cet enfant semble avoir beaucoup de goût pour l'Histoire Naturelle en général et particulièrement pour la Zoologie et la Botanique. La Minéralogie n'est pas ce qu'il affectionne. Peu instruit moi-même et dénué du secours des livres propres pour cet effet, l'instruction que je puis lui donner n'est guère suffisante. Aussi notre étude botanique se borne presque à la seule inspection des fleurs. N'ayant point de lecture nouvelle, ma seule ressource est à présent la gazette littéraire allemande que Votre...
    4. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 21 сентября 1797 г.
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    Часть текста: А. Р., 21 сентября 1797 г. А. Р. Воронцову (Из Немцова) Monsieur. Ma dernière lettre à Votre Excellence (NB si elle vous est parvenue) vous aura parue bien maussade, et je vous en demande pardon bien sincèrement. Cent fois je me suis dit, pourquoi écrire des hors-d’œuvre, pourquoi lui causer de l’ennui, fut-ce pour un moment; car avouez que ma lettre vous en aura donné. De mon côté j’avoue que je me sens triste. Cependant je rappelle toute ma philosophie et ma réthorique à mon secours; je fais des raisonnements et syllogismes dans toutes les formes; j’en épargne le contenu à Votre Excellence, et après avoir bravement bataillé pour dissiper les nuages qui obscurcissaient mon esprit et mon âme, me voilà à présent, comme jadis Phœbus sortant tout rayonnant du sein d’Amphitrite, moi tout joyeux, sortant tout au plus du bain, la tête encore mouillée, je prends la plume pour remercier Votre Excellence de votre lettre du 2 Septembre que je viens de recevoir ce 20 du même mois. Convenez que l’homme est un être bien comique, bien ridicule, bien drôle; pleurant le matin, riant le soir, sans changer de situation, quelquefois sans changer de place, enfoncé dans un fauteuil en bonnet et en pantouffles. Oui, je me suis trouvé tel que je me dépeins-là, ayant pleuré le matin et ri le soir comme un fou, et je n’ai pourtant plus ri, c’est à dire de gaîté de cœur, depuis Tobolsk, depuis ma séparation d’avec ma bonne amie, quoique j’aie toutes les raisons du monde...
    5. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 26 ноября 1798 г.
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    Часть текста: de lui rendre grâce pour ses bontés non interrompues, de lui porter encore le tribut d’un cœur sensible, une larme. Mais le sort en avait ordonné autrement. Sans entrer dans aucun détail fastidieux des causes qui ont empêché mon départ d’ici jusqu’à présent, l’une d’elles était que mon père a pris subitement la résolution de faire un partage légal des biens qu’il n’avait pas distribué à ses enfants, et quoique je n’y devais point avoir part, je comptais qu’on me donnerait quelques assurances pour le capital que ma défunte amie avait déposé entre les mains de mon père et qui doit me revenir de droit. Je me mords les doigts de ce que je ne suis pas encore en chemin, d’autant plus que je voulais vous faire mes excuses en personne, vous demander pardon; car je sens très bien que la lettre que j’ai écrite au sujet de mon frère a pu indisposer Votre Excellence. Pardonnez-le moi, je vous le demande en grâce; c’est mon amitié pour lui qui en est cause, et je n’ai cédé qu’à des instances, à des instances mille fois répétées. A Dieu ne plaise, que je prie Votre Excellence de se compromettre pour moi, pour un homme entaché, et dont la tache est apparemment bien plus grande que je ne l’aurais imaginé, par-cequ’elle peut rejaillir sur des innocents. Je finis la larme à l’œil, car il ...
    6. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 13 июля 1793 г.
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    Часть текста: bien. Je désire que Votre Excellence puissiez dire mieux qu'assez bien, dire: je me porte parfaitement bien. Notre temps se passe entre les occupations accoutumées et les distractions de la belle saison (sauf les moustiques) parmi lesquelles se mêle de temps en temps une certaine crainte, inséparable d'une situation précaire, qui, pour me servir de l'expression d'un poète latin, nous suit en croupe. Nous avons eu un Mai tout à fait beau, quant à la promenade, mais désespérant pour des campagnards: il gelait la nuit, et à midi il y avait jusqu'à 20 degrés de chaud, de sorte que cela produisit une sécheresse étonnante. Le mois de Juin ayant mis fin aux gelées, elles furent remplacées pas des chaleurs étouffantes. Le thermomètre a constament monté de 22 jusqu'à 26 à l'ombre. Exposé au soleil, il est monté jusqu'à plus de 40 degrés suivant l'échelle de Réaumur. Aussi toutes les graines ont péri: il n'y a que les concombres qui promettent une récolte abondante. Depuis huit jours, il pleut sans discontinuer. Votre Excellence voudra bien pardonner des détails très peu intéressantes. Mais comme jardinier, je réclame votre indulgence à cet égard. La gazette d'ici ne peut être que très pauvre; passé la saison de la chasse, tout est dans l'inaction, qui n'est interrompue que par des larges et fréquentes libations à Bacchus, mais qui se règlent aussi sur l'abondance ou la disette de la chasse passée. Je crois avoir déjà dit à Votre Excellence que celle de l'écureuil, et c'est la principale, a été très pauvre, ce qui l'a fait renchérir au delà de toute attente. Par contre-coup les marchandises chinoises ont aussi...