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    1. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 20 января 1792 г.
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    2. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 13 июля 1793 г.
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    3. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 6 февраля 1792 г.
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    4. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., июнь 1794 г.
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    5. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 8 мая 1791 г.
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    6. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 17 февраля 1792 г.
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    7. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 3 июня 1795 г.
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    8. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 20 ноября 1795 г.
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    1. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 20 января 1792 г.
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    Часть текста: et depuis ce temps nous n'avons eu aucune nouvelle de Russie; si j'y ajoute les quinze jours qu'elles nous ont manquées avant notre départ, cela faira environ sept semaines. Point de lettre de Votre Excellence, point de lettre de mes enfants, point de mon père... Si on se sent encore quelque attachement à la vie, vous l'avouerez qu'un pareil état est bien pénible. Ma sœur n'en a non plus point de nouvelles de sa mère, ni de sa sœur, ni de son frère. M-me Rgéwsky ne lui a point écrit depuis plus de deux mois. Serions nous oubliés tout à fait? Non, je ne saurais me le persuader. Non, mais c'est l'éloignement de lieu, les hommes, et... que sais-je encore quoi. De même qu'au physique plus le mouvement s'éloigne du centre, où gît son principe, plus il devient faible; de même, plus les hommes s'éloignent du centre de l'état, moins ils sentent l'énergie qui les meut. En certains cas, ils perdent jusqu'à la sensibilité, je ne dois point me plaindre de mon état, je me le suis attiré moi-même; aussi personne ne m'entend gémir sur mon sort. Concentré dans moi-même, ma douleur, renfermée dans mon âme, ne rend qu'un écho sourd qui ne retentit point au dehors, que de temps en temps, et souvent par surabondance de sensation pénible (vous en êtes quelquefois le témoin) et toujours comme malgré moi. Votre indulgence m'excusera; votre sensibilité y porte souvent un remède salutaire. Le commencement de mon séjour ici est très pénible. Ma sœur est malade depuis 15 jours, et garde le lit. Mes...
    2. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 13 июля 1793 г.
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    Часть текста: peu l'est-elle à présent, et l'occasion d'écrire à Votre Excellence, quoique vivement désirée, ne se présente qu'aujourd'hui. Ainsi depuis le 9 Avril, jour du départ de ma dernière lettre, ce n'est qu'aujourd'hui, que je puis satisfaire mon cœur et payer à la reconnaissance le tribut accoutumé. Quoique mon début sentira la rouille, je dirai pourtant suivant l'antique formule de nos ayeux: je vis, Dieu en soit loué. Mais ce qui est bien plus important, je me porte assez bien. Je désire que Votre Excellence puissiez dire mieux qu'assez bien, dire: je me porte parfaitement bien. Notre temps se passe entre les occupations accoutumées et les distractions de la belle saison (sauf les moustiques) parmi lesquelles se mêle de temps en temps une certaine crainte, inséparable d'une situation précaire, qui, pour me servir de l'expression d'un poète latin, nous suit en croupe. Nous avons eu un Mai tout à fait...
    3. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 6 февраля 1792 г.
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    Часть текста: А. Н. - Воронцову А. Р., 6 февраля 1792 г. А. Р. Воронцову Monsieur. Quelle différence de la situation de mon âme à présent de celle où elle était au départ de ma dernière lettre à Votre Excellence. Triste et presque malade, je me nourrissais de douleur; mon âme ne pouvait s'exhaler qu'en plaintes. Aussi votre bonté ordinaire attribuera à cette espèce de spleen passager mes lamentations. Il y a deux jours que j'ai été amplement dédommagé de mon attente... Deux lettres de Votre Excellence et une troisième antérieure à bien d'autres que j'ai déjà reçues; probablement c'est celle dont mr. Laxmann était porteur, car à mon départ d'Irkoutsk il n'y était pas encore. Plusieurs lettres de mes enfants. Enfin je ne puis assez me louer des bontés que Votre Excellence me fait éprouver de la part de mr. le gouverneur-général. Me voilà revivifié, et les ressorts de mon âme remontés pour autant que cela peut l'être. Le chagrin est renvoyé au fond du sac, et Dieu merci, ayant recouvré un peu de bonne humeur, je suis plus tranquille, et ma tête est à sa place. Que de grâces n'ai-je point à rendre à Votre Excellence pour les envois qui je viens de recevoir! Non seulement vous me nourrissez, vous m'habillez, vous me donnez dans les livres un passe-temps agréable, mais vous ôtez à mon...
    4. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., июнь 1794 г.
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    Часть текста: de nulle part, enfin la curé d'ici venant d'Irkoutsk nous apporta quelques lettres. Mais rien de la part de Votre Excellence. Ce pourrait-il que vous m'ayez oublié? Non, je ne puis y croire: mon cœur repousse une pensée, qu'il se ferait presque un crime d'avoir. Nous menions ici une vie assez tranquille, et nous la passions aussi agréablement que notre situation malheureuse peut le comporter. Mon âme était calme et mon esprit pouvait encore s'appliquer à la recherche des vérités; je me sens tout autre depuis quelque temps. Toute occupation m'ennuie, je ne puis me défendre d'une tristesse involontaire. Point de vos nouvelles. Dieu veuille que la cause ne soit point une maladie! Mon père m'écrit qu'il est devenu aveugle; mes enfants sont à Pétersbourg, seuls, livrés à eux-mêmes au sortir de l'enfance. L'affreuse vérité qu'un célèbre poète a exprimé dans un vers, se présente à mon esprit dans toute son étendue: Ah, [que] nos jours derniers sont rarement sereins. Cependant je tâche de me dissiper; je parcours les montagnes des environs, j'examine leur structure, et je m'efforce d'acquérir quelques connaissances minéralogiques. Malgré cela, le chagrin, suivant l'expression d'un poète latin, nous suit en croupe. Mais passons à d'autres objets. Si j'avais été élevé dans la croyance superstitieuse de l'ancienne théologie, ou si le hazard aurait voulu que je crusse l'univers peuplé d'une infinité d'êtres invisibles qui président au cours des choses et qui se plaisent...
    5. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 8 мая 1791 г.
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    Часть текста: de Béresow, comme on l'appelle ici, vient toujours chargé d'un froid mortel pour les végétaux; le vent du sud les fait fleurir en été et est toujours accompagné d'un temps serein en hiver; car passant par des continents il ne peut s'imprégner d'humidité et souffle toujours sec. J'avais cru que l'Irtisch se démentirait cette année, comme j'ai eu l'honneur de l'écrire à Votre Excellence, et qu'il ferait faux bond à l'unique pari d'un rouble qu'il y a eu ici sur ia débâcle; mais la nature, constante dans sa marche, sans nous en indiquer le pourquoi, a vérifié encore l'observation, que le dernier terme du départ des glaces de l'Irtisch à Tobolsk ne passe jamais le 23 d'Avril. Son terme ordinaire est du 19 au 23, sauf les exceptions. Cette année-ci, il a commencé à charrier le soir du 21. 5 jours avant ce terme le Tobol avait charrié, et l'eau dans l'Irtisch avait augmenté de 3/4 d'archine. Depuis que les neiges ont commencé de fondre, l'eau de la rivière est extraordinairement bourbeuse et impotable. On fond la glace pour avoir de l'eau passable. Le peuple s'abreuve de l'eau des neiges qui fond dans les ravins. En général il est difficile, si ce n'est en hiver et dans les plus grandes gelées, d'avoir de la bonne eau. Il n'y a pas de source dans tous les environs de Tobolsk, il n'y a pas une seule petite pierre dans tout...
    6. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 17 февраля 1792 г.
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    Часть текста: 17 февраля 1792 г. А. Р. Воронцову Monsieur. Dans une lettre que je viens le recevoir de Votre Excellence, en réponse d'une des miennes écrites dès mon arrivée à Irkoutsk, vous me dites que vous avez du plaisir à me voir content des livres que vous avez bien voulu m'envoyer; eh comment ne le serai-je pas? Si je ne suis point une borne, une masse informe, une bûche de bois: si la plus faible étincelle de sensibilité peut émouvoir mes organes, non seulement je dois (et je le suis en effet) être satisfait, content au delà de toute expression, mais quand je fais l’énumération de tout ce que Votre Excellence faites pour moi, je ne trouve point d'expression équivalente à vos bontés, si elle le peut être à mon sentiment. Il y a quinze jours que j'ai reçu une bonne pacotille de livres, une caisse remplie de tout ce qui me peut être nécessaire, pour me vêtir de la tête aux pieds, et à présent encore de l'argent! Mais pensez donc que j'ai touché mille roubles à mon arrivée à Irkoutsk. Si j'ajoute à cela que vous avez bien voulu satisfaire à mes impudentes demandes de livres, croyez-vous donc qu'il soit tout à fait impossible de me faire rougir? Je vous assure (faut-il vous le jurer?) que je ne manque de rien; et le commerce de Kiachta une fois en train, nous serons encore bien plus à l'aise. Depuis que j'ai quitté ma maison, j'ai souvent versé des larmes de dépit, de douleur, de rage; ah, combien de motifs et de causes! Celles qui coulent de mes yeux au moment que je vous écris vous en dirai-je le principe? Non, toutes pleines du sentiment qui les fait couler, qu'elles se versent sur votre cœur généreux! Vous le sentirez: elles partent du...
    7. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 3 июня 1795 г.
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    Часть текста: vous êtes notre ange-tutélaire, l'unique cause de tout le bon qui peut nous arriver. Ah, si vous croyez que je porte un cœur sensible et susceptible de reconnaissance, jugez de la plénitude des sentiments dont il se remplit à cette idée! Le paquet de Votre Excellence nous est bien venu à temps pour verser du beaume dans des cœurs excédés d'un des tristes spectacles que nous présente souvent la faible humanité. La cabale, l'envie, la perfidie, la trahison, toute renégation de moralité ne sont que des traits de tableau, qui est journellement sous nos yeux. Et s'il est vrai qu'on puisse parvenir à un souverain mépris pour la race adamique (sentiment qu'on met à charge au feu roi de Prusse), jamais contrée n'a été plus propre pour le faire naître que celle, où nous vivons. N'allez pourtant pas me taxer de misanthropie: vous vous tromperiez. Plus j'avance en âge, plus je sens que l'homme est un être social et fait pour vivre en la société de son semblable. Mon père m'a envoyé le détail du partage de son bien. J'y ai aussi ma part, ou plutôt mes enfants. Une...
    8. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 20 ноября 1795 г.
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    Часть текста: nous retirez-vous votre main protectrice? Le seul départ de mr. Pile a changé les opinions d'ici à notre égard. Cet été s'est passé chez moi presque dans l'inaction. Différentes circonstances ont effectué que je n'ai point bougé de ma place; quelques courses dans les bois avec mon fils pour cueillir des herbes ont été la seule occupation qui peut se compter pour travail. Cet enfant semble avoir beaucoup de goût pour l'Histoire Naturelle en général et particulièrement pour la Zoologie et la Botanique. La Minéralogie n'est pas ce qu'il affectionne. Peu instruit moi-même et dénué du secours des livres propres pour cet effet, l'instruction que je puis lui donner n'est guère suffisante. Aussi notre étude botanique se borne presque à la seule inspection des fleurs. N'ayant point de lecture nouvelle, ma seule ressource est à présent la gazette littéraire allemande que Votre Excellence a bien voulu m'envoyer; quoique vieille, elle ne laisse pas de m'intéresser souvent. Il y a quelques jours, la lisant pendant le silence de la nuit, quelle fut ma surprise de rencontrer un article sur mr. Dahl qui annonçait sa mort et ce qui eut lieu à son enterrement. Les ténèbres renforçant le magique de l'imagination, il me sembla pour un moment que je revoyais l'homme avec lequel j'ai...