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    Cлово "SENTI"


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    1. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., июнь 1794 г.
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    2. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 4 апреля 1792 г.
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    3. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 8 марта 1791 г.
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    4. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 23 марта 1798 г.
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    5. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 9 июня 1796 г.
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    1. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., июнь 1794 г.
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    Часть текста: je me sens tout autre depuis quelque temps. Toute occupation m'ennuie, je ne puis me défendre d'une tristesse involontaire. Point de vos nouvelles. Dieu veuille que la cause ne soit point une maladie! Mon père m'écrit qu'il est devenu aveugle; mes enfants sont à Pétersbourg, seuls, livrés à eux-mêmes au sortir de l'enfance. L'affreuse vérité qu'un célèbre poète a exprimé dans un vers, se présente à mon esprit dans toute son étendue: Ah, [que] nos jours derniers sont rarement sereins. Cependant je tâche de me dissiper; je parcours les montagnes des environs, j'examine leur structure, et je m'efforce d'acquérir quelques connaissances minéralogiques. Malgré cela, le chagrin, suivant l'expression d'un poète latin, nous suit en croupe. Mais passons à d'autres objets. Si j'avais été élevé dans la croyance superstitieuse de l'ancienne théologie, ou si le hazard aurait voulu que je crusse l'univers peuplé d'une infinité d'êtres invisibles qui président au cours des choses et qui se plaisent à diriger les actions des hommes, j'aurais dû croire que quelque divinité complaisante, mais malicieuse en même temps, se plait à exaucer des vœux, peut-être indiscrets, faits dans des temps différents. Dès mon jeune âge j'ai senti une forte passion de faire des voyages éloignés, j'ai eu envie depuis longtemps de connaître la Sibérie....
    2. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 4 апреля 1792 г.
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    Часть текста: Vous raisonnez fort bien, quand vous dites qu'il faut se faire une raison sur ces choses-là; mais quand celui qui nous quitte, et pour toujours, nous tenait de bien près, vous l'avez senti, malgré tous les efforts que l'on fait pour se posséder, malgré l'empire que la raison veut exercer sur nos affections, nous sentons, malgré le pouvoir qu'elle voudrait s'arroger en s'affublant de tous les motifs possibles, nous sentons, hélas, que nous sommes des hommes. Et pourquoi ne pas rendre un tribut légitime de larmes quand nous sentons que notre cœur est oppressé; pourquoi vouloir devenir insensible? Loin de moi cette fermeté de roche, cette stupeur de l'âme, pour ainsi dire, qui en dénaturant la faculté de cœur la plus admirable, si elle n'est pas la plus admirée, veut y enraciner l'impassibilité. Celui qui n'a jamais senti une larme humecter le bord de sa paupière, est près d'être atroce, il est dur. (Voilà par parenthèse, ce que l'on peut dire des personnes qui n'aiment pas les tragédies). Je me représente comment, assis auprès du lit de la douleur, vous cherchiez à consoler et celle qui se sentait mourir pour alléger ses souffrances, et ceux qui restaient après elle et la larme du cœur s'ouvrait un passage dans vos yeux, je vous révère, monsieur, non seulement comme mon bienfaiteur, mais d'un sentiment plus grand, comme un homme qui me fait aimer la vie; mais toutes les fois que je vous ai vu payer le tribut à la sensibilité, je vous respectais, non d'un respect vulgaire, mais d'un respect...
    3. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 8 марта 1791 г.
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    Часть текста: par un concours de circonstances inexplicables presque à moi-même jusqu'au bord du précipice, que dis-je au bord, abimé dans un gouffre d'autant plus affreux qu'il me menaçait d'une extinction du sentiment, je me trouve tout d'un coup surnageant sur l'abîme et capable encore d'approcher de l'idole commun à tous les individus du [genre] humain, du bonheur, que chacun revêt des formes, que son imagination se plaît à parer de fleurs ou entourer de poignards ou de breuvages mortels. Capable de bonheur? Oui, monsieur, je le suis. Avec d'autant moins d'ambition que, plus avide de gloire, avec une âme accoutumée à ne s'émouvoir qu' à l'approche des objets qui n'effarouchent pas le sentiment, inconnu à l'univers, avec des êtres qui me sont chers, je puis vivre content. Oui, vivre; oui, je vivrai encore, et je ne végéterai pas. Un changement si subit dans mon être, une nouvelle vie; pour ainsi dire, du bonheur, et à qui le dois-je? Uniquement à Votre Excellence. Vous vous êtes plu à accabler de bienfaits un homme dont tout le mérite n'a été que de devenir...
    4. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 23 марта 1798 г.
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    Часть текста: de Votre Excellence j’avais hésité de répondre; je n’ai pas pu tenir à la seconde; dites, si je fais bien ou mal. J’ai trouvé mon père dans un état digne de pitié, et ma mère bien plus à plaindre encore. – Quelle terrible et triste vérité que le célèbre tragique français a énoncé: «Ah, que nos jours derniers sont rarement sereins». – Autant que j’ai eu de satisfaction à les revoir, autant j’ai senti de douleur en voyant leur état déplorable. Votre Excellence me faites des reproches, que je n’ai point répondu à l’article de votre lettre, où [vous] me dites de passer chez vous en revenant à ma campagne. Une fois et pour toujours, je me suis dit, que votre parole sera pour moi un ordre, que j’exécuterai d’autant plus fidèlement cette fois-ci que je satisferai par là mon désir de vous voir encore. – Ici je passe mon temps au milieu de mes plus proches parents, car dans le voisinage il n’y a presque personne d’autres, excepté quelques originaux: Карпов et un sieur ou...
    5. Радищев А. Н. - Воронцову А. Р., 9 июня 1796 г.
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    Часть текста: suis fou... Eh, oui. Tel qu'un aliéné, je cours après mon idée favorite, je m'en rassasie, elle m'enivre, et comme les buveurs d’opium je goûte en extase le bonheur enfanté par les fantômes de mon imagination; mais revenu à moi je me sens, à leur instar, fatigué de mon délire, rejeté bien plus bas que d’où je suis parti, sentant plus que jamais le poids du malheur. C’est folie, je l’avoue, mais peut-on m’en vouloir? J’en étais là avec ma lettre que je voulais envoyer par mon domestique jusqu’à Irkoutsk, quand je reçus de la part de mr. le gouverneur deux de Votre Excellence, écrites de Moscou. Ah, quel plaisir, quel plaisir n’ai-je pas senti en les lisant! Croyez ou ne le croyez pas, mes larmes coulent encore, en vous traçant la réponse. Au sujet des juges de notre district, je me réserve d’en parler une autre fois à Votre Excellence, ce que je, puis dire pour le moment d’à présent, c’est qu’il n’y a point de milieu quand on a affaire avec le rebut de la société, C’est le plus vil intérêt qui fait agir les gens d’une trempe...